Libertinage

 

 

 

 

 

 

 

Les hommes ne désirent pas uniquement les femmes parce qu’ils aiment approcher la présence de la chair des femmes, les hommes désirent aussi les femmes pour que les autres hommes les voient désirer ces femmes et alors les envient. Et de même les femmes ne désirent pas uniquement les hommes parce qu’elles aiment approcher la présence de la chair des hommes, les femmes désirent aussi les hommes pour que les autres femmes le sachent et les jalousent.

 

 

 

Il y a un désir de reconnaissance sociale autrement dit un désir homosexuel à travers chaque revendication publique de libertinage. C’est pourquoi le séducteur absolu apparait comme un séducteur clandestin. Le séducteur absolu ne séduit pas une femme en faisant allusion aux autres femmes qu’il a séduites. Le séducteur absolu possède les femmes une par une comme s’il faisait l’amour pour la première fois avec chacune d’elle et cela malgré tout en dehors de l’éternel retour de la virginité.

 

 

 

Le libertin banal accepte de s’ennuyer infiniment auprès d’une femme dans l’espoir de pouvoir jouir de la vérité insignifiante de cette femme. Le libertin mystique n’accepte jamais de s’ennuyer ainsi. Le libertin mystique ne s’ennuie pas. Le libertin mystique a épuisé son ennui à l’instant même de sa naissance. C’est pourquoi le libertin mystique ne se soucie pas de s’approprier la vérité insignifiante des femmes, le libertin mystique préfère plutôt jouir de la certitude de leur charme.

 

 

 

Le libertin banal jouit à ses moments d’ennui, lorsqu’il ne sait littéralement pas quoi foutre.

 

 

 

Le libertin banal désire pénétrer le sexe des femmes cependant il a peur du sexe de la disparition des femmes.

 

 

 

Le libertin banal désire chaque femme en tant que substitut de son souhait puritain d'être libre.

 

 

 

 

 

Le libertin reste fidèle à son désir et infidèle à son plaisir. Le libertin reste fidèle au désir de son sperme et infidèle au plaisir de son sexe.

 

 

 

Le libertin désire comme un corps de traits d'esprit. Pour le libertin, le désir sexuel a toujours la forme d’un trait d’esprit. Le libertin ne bande pas sérieusement. L’érection du sexe du libertin révèle la subtilité translucide d’un sourire. Le libertin ne bande pas avec son sexe. Le libertin bande avec son sperme. Le libertin bande avec la plaisanterie translucide de son sperme.

 

 

 

Le libertin n'a peur ni du sexe ni de la pensée. En effet, le libertin sait comment modifier le bavardage du sexe en traits d'esprit du désir. Selon la subtilité du libertin, les organes génitaux sont des idées parmi d'autres. Le libertin rencontre le sexe à travers la distance de la pensée, le libertin n'envisage jamais le sexe comme démesure de l'immédiat. C'est pourquoi le libertin a malgré tout peur de la certitude d'illusion de l'âme. Le libertin a peur de la monstruosité de tragédie d'apparaître en dehors du fini et de l'infini. Le libertin masque l'obscénité de terreur de la grâce à travers le scepticisme de lumière du désir.

 

 

 

Le libertin jouit comme il joue aux mots croisés. La subtilité de sa jouissance suggère que la rencontre des sexes s’accomplit soit à l'intérieur d'une case blanche soit à l'intérieur d'une case noire. Le libertin n'inscrit jamais de lettres à l'intérieur de la case blanche et il insinue seulement des lettres de rire à l'intérieur de la case noire.

 

 

 

 

 

Le libertin utilise son nombril en tant que viseur du sexe.

 

 

 

Le libertin lubrifie son sexe avec la substance de son cerveau.

 

 

 

Selon le libertin, le désir révèle le zéro de la douleur. Le libertin multiplie le désir par le plaisir. Le libertin multiplie le zéro de douleur du désir par la singularité de hasard du plaisir.

 

 

 

 

 

L'ironie du libertin est de réfléchir le désir à travers le néant de l'interdit.

 

 

 

Le libertin ne désire pas faire l’amour avec les corps. Le libertin désire jouir de l’impossibilité de pensée des êtres vivants.

 

 

 

Le libertin est un fétichiste paradoxal. Le libertin ne peut jouir des femmes qu’à l’instant où elles ne pensent pas.

 

 

 

Le libertinage est un dérivé de l’insomnie. Le libertin préfère dormir dans le lit des femmes dont il jouit parce qu’il n’a pas de lit. Le libertin jouit du sexe des femmes parce qu’il a peur de posséder la solitude de son sommeil. Ce qui manque au libertin ce n’est ni le désir, ni le plaisir. Ce qui manque au libertin c’est la grâce du sommeil. Le libertin craint le ridicule de dormir. Le désir et la jouissance du libertin ne sont jamais vulgaires. Ce qui est vulgaire dans le libertin c’est sa paranoïa, c’est son souci de veiller à chaque seconde sur l’espèce humaine. Ce qui est vulgaire dans le libertin c’est son angoisse face à la souveraineté de s’évanouir.

 

 

 

 

 

Le puritanisme est abject en tant que peur envers l’animalité de la chair. Le libertinage est dérisoire en tant que désir vulgaire de reconnaissance sociale. La souveraineté érotique n’est pas de jouir du plus grand nombre de femmes possibles. En effet, jouir du plus grand nombre de femmes possibles n’est pas un plaisir si cela oblige à sacrifier l’intensité de la joie. La souveraineté érotique affirme le geste de ne pas jouir des femmes qui ne nous plaisent pas. La souveraineté érotique affirme ainsi la volonté de jouir uniquement des femmes qui intensifient l’excitation de l’instinct.

 

 

 

Le détachement sexuel est un signe de puritanisme. Le détachement sexuel choisit la liberté de la pensée pour masquer la crainte d’avoir une âme. Le détachement ironique du désir est le signe d’une peur face à la bêtise monstrueuse de l’âme, face au miracle d’aveuglement bestial de l’âme.

 

 

 

Le libertin revendique le désir à condition que le désir ne soit pas mélangé à la passion. Le puritain revendique la passion à condition que la passion ne soit pas mélangée au désir. L’amoureux instinctif partage le désir comme forme de la passion et la passion comme trajectoire du plaisir.

 

 

 

 

 

Le libertin substitue l’œillade à la contemplation. Selon le libertin le clin d’œil est la seule forme élégante de contemplation.

 

 

 

Le libertin préfère l’œillade du sel à la contemplation de l’océan. Le libertin désire devenir semblable à la dissolution du sel détachée de l'océan.

 

 

 

 

 

Le libertin mystique affirme la particularité de ses pulsions sans jamais croire à la vérité du désir.

 

 

 

Le libertin mystique sauvegarde l’intégralité de son insensibilité à l’intérieur de son cœur. Le sourire de gel de sa lucidité affirme ainsi l’intensité de son excitation sensuelle.

 

 

 

Il reste problématique d’exister à la manière d’un libertin contemplatif. En effet le contemplatif préfère la respiration à la jouissance. Le contemplatif préfère la respiration de la certitude à la jouissance de la vérité.

 

 

 

 

 

Le libertin mystique sait comment utiliser la petite culotte d’une femme comme parachute.

 

 

 

Le libertin mystique essaie de pénétrer le maquillage des femmes au dos de leur sexe.

 

 

 

Le libertin mystique sodomise les diamants de handicap de l’amnésie.