Humour

 

 

 

 

 

 

 

L’humour affirme le jeu de parer son existence avec sa disparition. L’humour affirme le jeu de devenir le seul à savoir que son corps a disparu.

 

 

 

L’humour affirme le jeu de marcher à l’envers sans jamais reculer. L’humour préfère plutôt que d’avancer un pied puis l’autre, d’avancer l’autre pied puis l’un. L’humour sait ainsi comment revenir sur ses pas sans que ce revenir soit un retour ou un recul. Le revenir de l’humour révèle la forme d’un vouloir en venir, d’un vouloir en venir en dehors de où. Le revenir de l’humour révèle la forme d’un vouloir en venir comme démarche à l’envers de l’utopie.

 

 

 

La démence minérale de l’humour apparait comme une forme de provocation posthume. L’humour apparait comme le jeu posthume de faire comme si nous n’avions jamais vécu. L’humour apparait comme le jeu de tenter de rester inconnu aux yeux de la totalité des vivants.

 

 

 

L’humour anticipe le désespoir. L’humour anticipe le désespoir par disparition anthume. L’humour anticipe le désespoir par le vide anthume de l’âme.

 

 

 

Il est vulgaire d’être drôle pendant sa vie. La distinction de l’humour insinue le jeu de devenir à jamais drôle après sa mort.

 

 

 

 

 

Il y a une forme d’humour mystique à savoir l'instant précis de sa mort en deçà de l'éternité et cela sans jamais désirer se suicider.

 

 

 

L'humour mystique affirme le geste de sentir le vide du savoir.

 

 

 

L'humour mystique affirme le geste de sentir la coïncidence de l'apocalypse et de l'anesthésie.

 

 

 

 

 

L’humour affirme le jeu de devenir immortel afin par la suite de mourir.

 

 

 

L’humour affirme le jeu de détruire la vérité de la résurrection par l’illusion du tabou.

 

 

 

L’humour révèle le miracle de pourriture de la lucidité.

 

 

 

Le hasard de l’humour reste sage à tombeau perdu.

 

 

 

 

 

L’humour subtilise la sensation.

 

 

 

L’humour subtilise la sensation comme hasard incroyable de l’anesthésie.

 

 

 

L’humour oublie les miracles au cœur de l’anesthésie.

 

 

 

Le hasard de l’humour révèle l’athéisme du miracle.

 

 

 

L'humour s’amuse à anesthésier le mystère sans jamais détruire le mystère.

 

 

 

 

 

L’humour apparait à l’instant du handicap salvateur.

 

 

 

Avoir l’existence sauvée par son handicap révèle la forme de l’humour.

 

 

 

 

 

L’humoriste parle abandonné par les battements de son cœur.

 

 

 

Le cœur de l’humoriste apparait comme le petit enfant de sa tête décapitée.

 

 

 

 

 

L’humour affirme la translucidité du hasard.

 

 

 

L'humour affirme la transhumance translucide du hasard.

 

 

 

L’élégance de l’humoriste donne rendez-vous au hasard de l’autre.

 

 

 

 

 

L’humour révèle l’héroïsme de la discrétion.

 

 

 

L’humour affirme le geste d’apparaitre solennel trop tôt ou trop tard.

 

 

 

L’humoriste affirme l’ascèse de zéro de l’au-revoir.

 

 

 

 

 

L'humour crucifie les œufs.

 

 

 

L’humour crucifie les œufs par la respiration taciturne de la paralysie.

 

 

 

L’humour crucifie les œufs par la translucidité contorsionniste du sommeil.

 

 

 

 

 

L'humour respire l'odeur tétanisée des étoiles.

 

 

 

L'humour respire l'odeur d’insouciance des étoiles.

 

 

 

L'humour respire le tétanos d’insouciance des étoiles.

 

 

 

L'humour respire l'odeur d’insouciance tétanisée des étoiles.

 

 

 

L'humour respire la désinvolture de catatonie des étoiles.

 

 

 

 

 

L’humour sait comment attiser la source et humidifier le feu.

 

 

 

L‘humour immisce l’érosion miraculeuse du vide à la surface du silence du feu.

 

 

 

 

 

L'humour appose la nonchalance cruciale de l’éternuement.

 

 

 

La monotonie musicale de l'humour méprise l'éternité à coups d’éternuements.

 

 

 

 

 

Le trait d’esprit écartèle l’hésitation de l’âme.

 

 

 

Le trait d’esprit révèle l’impact d’équilibre du scepticisme.

 

 

 

Il est préférable afin d’effectuer un trait d’esprit d’apparaitre au centre du temps, au centre de la pulsion de disparaitre du temps. Chaque trait d’esprit révèle une forme d’élégance quasi invisible. Chaque trait d‘esprit détruit la stupeur de l’éternité par le jeu de survenir au centre du temps.

 

 

 

La plaisanterie affirme le plaisir de marcher en équilibre sur le vol en éclats du crâne.

 

 

 

 

 

Il y a une obligation moderne d’avoir de l’humour. Chacun doit désormais être le propriétaire d’un capital de moquerie automatique, le consommateur d’un trésor de détachement. A l’inverse l’humoriste intense n’exhibe jamais de signes de drôlerie. Son rire ne survient jamais à la façon d’une décoration honorifique ou d’un brevet de sociabilité. L’humoriste intense n’a pas d’humour. L’humoriste intense n’accumule pas, n’épargne pas son humour. L’humoriste intense perd son humour à chaque instant. L’humoriste intense apparait comme un monstre de courtoisie. Sa politesse reste asociale, sa politesse méprise le désir de communication. L’humoriste intense apparait comme une bombe de subtilité, une explosion de tact.

 

 

 

 

 

La dérision se drogue avec l’ordre du jour.

 

 

 

La drôlerie touche le don de l’existence à tour de rôle. La drôlerie touche le don de gésir de l’existence en dehors de l’être et du non-être à tour de rôle.