Mutisme Bavardage

 

 

 

 

 

 

 

Le mutisme est l’idylle du meurtre.

 

 

 

Le mutisme atteste les lapsus de meurtre de l’omission.

 

 

 

 

 

Le muet digère la fidélité de la faim.

 

 

 

Le mutisme digère l'infini du langage. Le mutisme digère la folie infinie du langage. Le mutisme mutile le silence à travers la simulation d’insomnie de digérer l’infini du langage.

 

 

 

Le mutisme décore l’estomac avec des mascarades de massacres.

 

 

 

 

 

Le muet examine la vie de son cerveau dans le miroir de son suicide.

 

 

 

L’insomnie du mutisme est l’inceste de l’espèce de l’être.

 

 

 

Dans l’économie d’écho du mutisme, les hommes échangent des doutes de guerre civile.

 

 

 

Désirer être le messie des machines est l’ultimatum du muet.

 

 

 

 

 

Ceux qui bavardent ont peur de l’existence du langage. Ceux qui bavardent désirent anéantir le langage à travers l’acte de l’employer.

 

 

 

Le bavardage est essentiellement religieux. Le bavardage relie sans cesse les mots les uns aux autres pour nier leurs particularités.

 

 

 

Bavarder est identique à croire que tout est dit exclusivement ailleurs. Détruire le bavardage c’est affirmer à l’inverse que tout n’est jamais dit, ni ici ni ailleurs. Détruire le bavardage c’est affirmer l’illusion immédiate du langage comme geste de mépriser le souci de la totalité.

 

 

 

La langue du bavard n’est rien d’autre que le lapsus de suicide de son cerveau.

 

 

 

Les hommes bavardent à chaque fois qu’ils n’ont pas l’audace de dire bonjour à corps perdu.