Pornographie

 

 

 

 

 

 

 

La pornographie fait croire que le sexe n'est rien d'autre que le sexe. La pornographie tautologise le sexe en tant que vérité du désir.

 

 

 

La pornographie est une propagande. La pornographie propage le sexe en tant que vérité, vérité simultanément spectaculaire et décevante. La propagation de sexe de la pornographie dissimule la parure d’obscénité de la chair comme forme d’indécence projectile de l’extase. La pornographie idéalise le sexe. La pornographie idéalise le sexe en tant que vérité spéculaire et triviale. La pornographie nie ainsi le matérialisme rituel de l’érotisme.

 

 

 

La pornographie spectralise le sexe. La pornographie fait croire que le sexe survit de toute éternité en dehors des fables et des mythes. La pornographie censure ainsi la connivence métaphorique du sexe avec l'instinct d'apparaître de la chair.

 

 

 

La pornographie divinise le sexe en tant que pure fonction organique. La pornographie divinise le sexe en tant que fonction tautologique du néant. La pornographie anéantit l’avoir lieu impur de la chair à travers la spécularité infinie du sexe.

 

 

 

La pornographie représente le sexe au-delà de la sensation, du sentiment et du destin. Dans les films pornographiques les hommes et les femmes jouissent à travers une sorte de pure connexion génitale, tels des divinités de la banalité. Dans les films pornographiques les hommes et les femmes ne jouissent pas par plaisir, les hommes et les femmes jouissent pour témoigner de la vérité du néant à travers la satisfaction de leur indifférence.

 

 

 

 

 

La pornographie est l’envers du désir de pureté.

 

 

 

Le puritanisme est de prétendre que le sexe est simultanément un et infini. Le puritanisme est de croire qu’il y a un sexe exclusif pour la totalité de l‘espèce humaine. Le puritanisme est de croire qu’il n’y a qu’un sexe pour tous les hommes et que chaque homme est obligé de l’échanger à tour de rôle contre n’importe quoi. Du point de vue du puritanisme, chaque homme s’approprie le sexe de la totalité de l’espèce humaine pendant une durée infinitésimale. A cette seconde il est alors identique à un élu, un élu ridicule, un élu ridiculement sacré. A l’inverse l’obscénité souveraine affirme l’apparition particulière de chaque sexe comme forme du don en dehors de l’échange. L’obscénité souveraine affirme l’apparition particulière de chaque sexe comme parure d’extase d’une solitude rituelle, comme parure impeccable de la certitude du plaisir.

 

 

 

Le puritain désire à l’infini pour pouvoir jouir sans jamais apparaitre séduit par ce qu’il désire.

 

 

 

 

 

La pornographie développe une sorte de transparence endoscopique. N’importe quel corps peut désormais voir la représentation visuelle de l’intérieur d’un corps qu’il n’est cependant pas apte à voir avec ses yeux mêmes. La pornographie change les êtres humains en parasites scopiques, en vampires visuels du corps des autres et de leur propre corps.

 

 

 

La pornographie identifie le sexe au cerveau. La pornographie identifie le flux du sexe au mouvement de la pensée. La pornographie anéantit l’intervalle de jeu, l’espace de provocation entre le sexe et le cerveau.

 

 

 

La jouissance puritaine du pornographe est d’excrémenter son désir.

 

 

 

Le corps dévêtu sans obscénité est le signe de prière agnostique de la pornographie.

 

 

 

 

 

Les pornographes sont les bureaucrates de l’inconscient. Les pornographes sont les bureaucrates de l’œuf de l’inconscient. Les pornographes sont les bureaucrates de la pureté infinie de l’inconscient.

 

 

 

La pornographie propage les anges de fébrilité de l’anonymat.