Perversion

 

 

 

 

 

 

 

La perversion est de croire à la vérité.

 

 

 

Le pervers n’a qu’un profil et ce profil est la vérité.

 

 

 

Le pervers pendant la chute ne regarde ni le lieu d’où il tombe ni le lieu où il va tomber. Le pervers pendant la chute se regarde le nombril en désirant faire croire aux autres que ce nombril est la vérité même.

 

 

 

Le pervers collectionne les nombrils de transparence de la pensée.

 

 

 

 

 

Le pervers croit à l’immaculée conception du désir.

 

 

 

La perversion est de croire à la vérité de son désir au-delà de son corps.

 

 

 

Le pervers confond son sexe et sa pensée. Le pervers hypnotise son corps en l’observant à travers le miroir de son sexe.

 

 

 

Le pervers désire connaitre la vérité de la jouissance des femmes à leur insu. Le pervers n’a jamais l’intuition que connaitre la vérité de la jouissance de l’autre est ennuyeux.

 

 

 

La perversion est de croire au strip-tease à l’envers des spermatozoïdes. La perversion est de croire qu’à l’origine les spermatozoïdes sont nus et qu’ils ne s’habillent qu’à la seconde où ils entrent dans l’ovule.

 

 

 

Le pervers pense que Dieu est un spermatozoïde travesti à travers la vitesse de la lumière.

 

 

 

 

 

Le pervers collectionne les corps pour les unifier en tant qu’ultimatum de la loi.

 

 

 

La stupidité du pervers est de perfectionner la distraction insignifiante de ses transgressions.

 

 

 

Le pervers se doute qu’il fait tout ce qui est en son pouvoir pour engendrer un organe dont la fonction exclusive est de prouver son agonie.

 

 

 

La perversion est de passer la totalité de sa vie au purgatoire en espérant être éternel en enfer.

 

 

 

 

 

La perversion est une prison de rosée à l’envers.

 

 

 

La perversion est de regarder à travers le trou de serrure d’un sexe dans l’espoir de voir de l'autre côté la transparence d'une femme.

 

 

 

Le moraliste reconnait les hommes à travers leurs excréments. Le pervers reconnait ses excréments à travers les autres hommes.