Vie

 

 

 

 

 

 

 

La revendication du droit de vivre est la revendication de la vie en tant que pur possible. La revendication du droit de vivre est de penser qu’il y a une justice du désir qui change la présence du corps en pur possible de la vie.

 

 

 

La revendication du droit de vivre est l’adoration de la vie en tant que pur possible. La revendication du droit de vivre est l’adoration rationnelle du désir inconscient.

 

 

 

Concevoir la vie en tant que droit naturel anéantit l’extase de terreur d’exister.

 

 

 

Ceux pour qui la vie n’est rien d’autre que la revendication du droit de vivre sont des condamnés à mort à perpétuité.

 

 

 

La vie est le préjugé de la mort. L’adoration de la vie est la superstition des cadavres de l’éternité.

 

Le droit de vivre est la revendication des assassins sincères.

 

 

 

Le droit de vivre est une drogue. La revendication du droit de vivre est la plus abjecte des drogues. La drogue suscite un sentiment de supériorité détaché envers les événements qui nous environnent. Le droit de vivre est la plus vile des drogues parce qu’elle nous détache des événements qui nous environnent à travers un sentiment d'infériorité.

 

A l’inverse, la souveraineté de l'illusion nous donne un sentiment de supériorité intégré aux événements du monde. La souveraineté de l'illusion transforme les événements du monde en drogue. La souveraineté de l'illusion joue à droguer la chair avec la présence du monde comme à droguer le monde avec le vide de l’âme.

 

 

 

La dignité du droit de vivre est l’abjection de démentir son suicide. La dignité du droit de vivre est l’abjection d’un suicide démenti en tant qu’infini du possible. A l’inverse, la monstruosité du don d’exister apparaît comme l’illusion alibre de transformer son suicide en translucidité du tabou.

 

 

 

 

 

Le sens de la vie est l’image de notre absence dans le miroir.

 

 

 

Le sens de la vie atteste l’insignifiance ridicule du pouvoir d’imitation de l’homme.

 

 

 

La distraction parfaite de l’indifférence des autres engendre le sens de la vie.

 

 

 

La totalité indifférente du désir des autres engendre l’œuf d’infini du sens de la vie.

 

 

 

Le sens de la vie attend la seconde de la mort l’air de rien en tant que spectre, ange ou vampire.

 

 

 

 

 

Survivre est l’angoisse d’être homme. Etre obligé d’agir exclusivement pour préserver la survie de son corps est le signe de l’angoisse.

 

 

 

La survie reproduit l’angoisse de ne pas avoir l’audace d’exister en deçà de la vie et de la mort.

 

 

 

Ce qui survit n’est rien d’autre que le sens assassin de l’angoisse. C’est pourquoi il est préférable de ne pas désirer survivre.

 

 

 

 

 

Survivre est la religion de ceux qui ne croient à rien. Survivre est la croyance en la vie de ceux qui sont morts.

 

 

 

Survivre est l’acte d’accumuler les preuves de l’inexistence de sa vie en attendant que l’inexistence de cette vie meure.

 

 

 

Survivre est le ridicule de vivre en se souvenant à chaque seconde de sa mort.

 

 

 

Survivre est la stupidité de ressusciter en retard. Survivre est la stupidité de ressusciter en retard sous le signe de son cadavre.

 

 

 

Chaque homme condamné exclusivement à survivre est identique à une lettre anonyme qu’il s’adresse à lui-même à son insu.

 

 

 

 

 

Le désir de changer la forme de l’existence en sens de la vie atteste l’angoisse virginale du diable.

 

 

 

Désirer prouver sa vie est croire au diable sans croire à l’enfer.

 

 

 

Celui qui croit que le sens de la vie est de connaitre l’âge de sa mort est identique au mutisme du diable.

 

 

 

 

 

La vérité de vivre suscite la dimension automatique du cerveau. La vérité de vivre est la machination de lumière qui interdit la sensation du temps.

 

 

 

La vérité de vivre atteste l’insurdité de l’être. La vérité de vivre atteste le cerveau d’insurdité de l’être.

 

 

 

La vérité de vivre interdit la solitude d’exister. L’obligation de vérité de vivre interdit l’extase de silence du destin.

 

 

 

 

 

L’être hante la vie à travers la hâte de l’éternité.

 

 

 

Etre en vie est la définition de la vanité.

 

 

 

Les êtres humains qui vivent en même temps que nous et que malgré tout nous ne connaitrons jamais attestent le secret niaisement assassin du rien du tout.

 

 

 

 

 

Vivre est un verbe explétif.

 

 

 

Lorsque la vie se conçoit en tant qu’obligation logique, elle subsiste en tant que culpabilité explétive.