Mélancolie

 

 

 

 

 

 

 

La mélancolie masque la blessure à travers la souffrance. La mélancolie masque le sang de la blessure à travers la pensée de la souffrance. La mélancolie masque le sang de la blessure à travers le signe de l’infini de la souffrance.

 

 

 

Le mélancolique pense que le bonheur est d’économiser sa souffrance à l’infini.

 

 

 

 

 

Le divertissement du mélancolique est de se souvenir de son absence.

 

 

 

La mélancolie est d’être jaloux de son passé, jalousie qui change ce passé en distraction de la justice.

 

 

 

La mélancolie est d’être jaloux de son suicide. La mélancolie est d’être jaloux de la virginité de son suicide.

 

 

 

La stupidité de la mélancolique est d’avoir manqué son suicide dans le ventre de sa mère.

 

 

 

La mélancolie est de vivre chaque jour comme si on assistait à l’éternité de ses funérailles. La mélancolie est de vivre chaque jour comme si on s’obstinait vainement à rattraper son cercueil sans cesse en avance sur sa vie.

 

 

 

 

 

Le mélancolique est le mime de son estomac.

 

 

 

La mélancolie change le cerveau en sosie de l’estomac.

 

 

 

La mélancolie est la folie de faire semblant de manger sa faim.

 

 

 

Le mélancolique n’a peur de rien excepté que son estomac décide de fonctionner à la façon de son cerveau.

 

 

 

La mélancolie prononce la tautologie stomacale de la pensée. La mélancolie anéantit la présence du monde à travers la tautologie stomacale de la pensée.

 

 

 

L’estomac du mélancolique est moral mais le reste de son corps ne l’est pas.

 

 

 

Le mélancolique croit qu’il est possible de purifier son estomac à travers sa peur.

 

 

 

L’estomac du mélancolique est le sosie de son mutisme.

 

 

 

Le mélancolique attend son estomac tel le messie de son insomnie.

 

 

 

L’estomac du mélancolique est le cadran de contrôle des heures. L’estomac du mélancolique est l’horloge d’anonymat de l’éternité.

 

 

 

L’estomac du mélancolique adresse des lettres anonymes à son visage.

 

 

 

Le mélancolique décalque les microbes de la surdité à travers les avatars de son cerveau.

 

 

 

Le mélancolique renie les miracles à travers le souhait de les digérer rationnellement.

 

 

 

 

 

L’idéal du mélancolique est de libérer son estomac et ses excréments de leur aliénation.

 

 

 

L’idéal du mélancolique est de changer sa digestion en révolution sociale.

 

 

 

Le mélancolique désire une révolution allégorique d’excréments vengeurs.

 

 

 

Le mélancolique se croit à chaque seconde jugé à travers l’œil de son anus.

 

 

 

Le cerveau du mélancolique collectionne les formules de politesse de son anus.

 

 

 

Rêver à l’anus des astres est un indice de mélancolie cynique.

 

 

 

 

 

La mélancolie exécute des moulages d'horizon.

 

 

 

Le mélancolique emploie des prothèses organiques engendrées à travers la parodie de deuil du n’importe quoi.

 

 

 

Le mélancolique mélodise sa surdité avec des massacres exsangues.

 

 

 

 

 

La mélancolie change les hommes-troncs en machines à sous.

 

 

 

Le mélancolique dénombre son désir en prostituant son cerveau au mutisme de la vérité.

 

 

 

Le mélancolique est un hybride de taupe et de papillon, une taupe ailée à travers le vice de son angoisse et-ou un papillon du sérieux suicidaire.

 

 

 

La mélancolie est la stupeur d’être décapité à travers le papillon stomacal de la pensée.

 

 

 

Le mélancolique compte les battements d’ailes des mouches au milieu de l’orgie.

 

 

 

Au milieu de la fête, le mélancolique décide à chaque seconde de compter les confettis.