Enfer

 

 

 

 

 

 

 

La croyance est l’obligation fastidieuse de l’enfer. Croire à l’intérieur du paradis c’est  changer le paradis en enfer.

 

 

 

L’enfer est de croire au centre du paradis. L’enfer est de croire en la résurrection au centre du paradis.

 

 

 

L’enfer est d’être fidèle à l’insomnie de la résurrection. L’enfer est d’être fidèle à la niaiserie paranoïaque de la résurrection.

 

 

 

L’enfer signifie à chaque seconde le cadavre de résurrection du suicide.

 

 

 

 

 

L’enfer n’est qu’un point, un point cependant décisif. L’enfer est le point situé au centre du tout. L’enfer est de survivre isolé au centre de tout.

 

 

 

L’enfer est une prison infinie. L’enfer est la prison infinie des sons. L’enfer est l’endroit où le son est un seuil. L’enfer est l’emplacement infini où le corps est incarcéré à travers le seuil d’ubiquité des sons.

 

 

 

L’enfer fomente l’absence de lieu d’une parole anonyme incessante. En enfer il est impossible de savoir de quel corps vient une parole et de quelle parole vient un corps.

 

 

 

 

 

En enfer, le désir est obligatoirement virginal.

 

En enfer, le corps est obligé d’exhiber le sens de son sexe à n’importe qui autrement dit au virus de virginité de l’espèce sans jamais donner à sentir la présence de son sexe aux corps que ce sexe désire.

 

 

 

L’enfer est l'intervalle de justice infinie qui survit entre le désir et la pensée.

 

 

 

L’enfer est l’horizon de transparence informe situé entre le désir de vérité et l’incertitude de la pensée.

 

 

 

En enfer, le désir paie des transparences pour les voir et les entendre jouir.

 

 

 

 

 

En enfer, pleurer est un crime parfait.

 

 

 

En enfer, le divertissement est un impératif moral.

 

 

 

En enfer, l’espoir passe à chaque seconde devant le cerveau et lui adresse un signe de reconnaissance distrait en le prenant pour quelqu’un d’autre.

 

 

 

En enfer, le cœur n’est rien d’autre que le commentaire négligent de la lumière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’enfer est engendré à travers tous ceux qui ne savent pas quoi faire. L’enfer est la production éternelle des fainéants.

 

 

 

L’enfer est l’univers des obligations fortuites et des lois distraites.

 

 

 

En enfer, l’interdiction éternelle du châtiment est un supplice plus effrayant encore que le châtiment même.

 

 

 

 

 

L’enfer est l’idylle du retard infini.

 

 

 

L’enfer reproduit la stupidité infinie de l’origine.

 

 

 

L’enfer organise l’effacement ineffaçable de l’anonymat incognito.

 

 

 

 

 

La pornographie de l’enfer est que tout y est secret excepté la naissance de la pensée.

 

 

 

La pornographie de l’enfer est que tout y est secret excepté le néant incessant de la pensée.

 

 

 

En enfer, la pornographie de la futilité est de survivre de profil.

 

 

 

 

 

L’enfer est le purgatoire des paranoïaques.

 

 

 

L’enfer est saturé de visages-moteurs. L’enfer est saturé de visages-moteurs qui se surveillent respectivement à travers la loi de neutralité de la lumière.

 

 

 

 

 

Au purgatoire, respirer est interdit.

 

 

 

Au purgatoire, la nature est obligatoirement un concept. Au purgatoire, ce qui est naturel est intelligible sans jamais apparaitre sensible.

 

 

 

Au purgatoire les miroirs sont anthropomorphes et les hommes quadrangulaires.

 

 

 

Le purgatoire est l’endroit où l’on croit qu’il est possible de faire des progrès en amour.