Liberté

 

 

 

 

 

 

 

L’homme libre est l’esclave de ses rêves.

 

 

 

Celui qui désire être libre est emprisonné à travers son cerveau.

 

 

 

La liberté n’est rien d’autre que de changer sans cesse de chaînes d’esclaves. La liberté n’est rien d’autre que de changer les chaînes d’esclaves du cerveau.

 

 

 

Les hommes qui se croient libres sont enchaînés à travers la bobine de cordon ombilical de leur cerveau.

 

 

 

Le désir d’être libre reproduit le mur en mouvement de la vitesse de la lumière.

 

 

 

L’homme libre emporte sa prison partout avec lui. Il en est à la fois le prisonnier et le geôlier.

 

 

 

 

 

Le désir de liberté est un désir de sens. Le désir de liberté est un désir de situer le sens. Le désir de liberté est le désir de situer le sens de la vie.

 

 

 

Le désir de liberté est engendré à travers un dégoût envers la matière. Le désir d’être libre est la distraction de ceux qui n’ont pas la sensation d’exister à l’intérieur du monde, et parfois plus abjectement encore de ceux que la sensation d’exister à l’intérieur du monde dégoûte.

 

 

 

Croire en l’obligation d’échanger sa survie engendre le désir automatique de liberté.

 

 

 

Le désir de liberté ignore la précision rituelle de la forme. La stupidité du désir de liberté est de libérer obligatoirement une masse, une masse d’informations, une masse informe de simulacres.

 

 

 

 

 

L’homme baille de liberté.

 

 

 

Le visage de la liberté est celui de l’homme lorsqu’il baille.

 

 

 

L’obligation d’être libre change l’homme en sosie de son insomnie.

 

 

 

 

 

La liberté désire sans bander.

 

 

 

La liberté est la loterie des barbares. La liberté est la loterie barbare du désir.

 

 

 

L’homme libre n'est rien d'autre que l’automate de l’incertitude de son désir.

 

 

 

 

 

La liberté est le n’importe quoi de la loi.

 

 

 

Le désir d’être libre est l’abjection de la loi. Le désir d’être loi est l’abjection de la liberté.

 

 

 

 

 

La liberté désire le crime en tant qu’alibi.

 

 

 

L’homme libre est le sosie de son cadavre incognito. L’homme libre est à chaque seconde enchainé à son cadavre à travers le signe d’infini de son cerveau.

 

 

 

Il n’y a que les meurtriers qui désirent être libres. Le désir d’être libre est le divertissement des cadavres, le divertissement des cadavres meurtriers. La liberté est obligatoirement le désir d’un cadavre qui désire être un criminel pour pouvoir ressusciter.

 

 

 

Le désir d’être libre est le crime insignifiant de rire de Dieu.

 

 

 

L’alibi de la liberté est le biberon des funérailles. L’alibi de la liberté est l’obligation de survivre tant que la mort ne vous a pas nommé.

 

 

 

Le désir d’être libre est l’insomnie d’attendre le crime messianique d’un nom.

 

 

 

 

 

Le désir de liberté développe l’idylle idiote de se laisser être.

 

 

 

La liberté est un organe du corps. La liberté est l’organe du corps qui rêve d’une machine à dire la vérité à notre place.

 

 

 

Infiniment humilié est celui qui revendique le désir d’être libre. Le désir d’être libre est la stupidité ridicule d’être jaloux de sa propre vie.

 

 

 

 

 

La liberté est le déchet futile du bonheur.

 

 

 

Le désir d'être libre anéantit le miracle monstrueux de la joie. Le désir d’être libre abolit la grâce d’exister à travers l’ubiquité de lumière du néant.

 

 

 

Le désir d’être libre atteste la peur de tomber au paradis.

 

 

 

 

 

L’homme est libre à la façon ironique et funèbre des toilettes publiques autrement dit lorsqu’il n’y a personne à l’intérieur.

 

 

 

Les bureaucrates de la liberté recopient les battements d’ailes des anges à travers la fureur fastidieuse de leur fatigue.

 

 

 

Celui qui parodie selon son désir sans jamais inventer par plaisir croit à l’infini d’une liberté posthume.

 

 

 

Désirer la liberté est la stupidité diabolique de souhaiter ressusciter avec une âme différente dans un même corps.