Pensée

 

 

 

 

 

 

 

La pensée est un des organes du corps. La pensée est l’organe de l’unité possible du corps. La pensée est l’organe du corps qui n’a aucune fonction biologique définie. La pensée est l’organe de l’unité sacrificielle du corps.

 

 

 

La pensée accomplit un strip-tease d’organes, un strip-tease d’organes à l’horizon. La pensée place la totalité des organes du corps à l’horizon pour changer le corps en témoin du crime de la vérité.

 

 

 

Penser c'est faire des enfants à ses organes. La pensée c'est lorsque le corps fait un enfant à une de ses parties. Par exemple le corps fait un enfant au nez ou à la gorge ou au pancréas. Ce qui provoque la démence c'est quand un organe unique du corps fait un enfant à un autre organe. Par exemple quand la bouche fait un enfant au coude ou le front un enfant au genou ou la mâchoire un enfant au foie. Cette forme de démence reste paisible et candide. Cependant cette démence devient inquiétante lorsqu’une notion fait un enfant à un organe. Par exemple lorsque l’honneur fait un enfant au menton, la distraction fait un enfant à la salive ou la mansuétude fait un enfant à l'estomac.

 

 

 

A chaque fois que l’homme pense, il fait un enfant à une femme qui n’existe pas. A chaque fois que l’homme pense, il conçoit l’enfant-fantôme de la vérité.

 

 

 

 

 

La pensée est un a priori posthume.

 

 

 

La pensée est le lapsus posthume du corps.

 

 

 

La pensée est la subsistance possible de la mort en tant que retard de l’éternité au centre de la vie. La pensée développe la subsistance possible de la mort en tant qu’accélération infinie du retard de l’éternité.

 

 

 

La pensée cache l’insomnie des morts au centre de la liberté des œufs.

 

 

 

La pensée cache les quiproquos d’insomnie des morts au centre de la parodie de transparence des œufs.

 

 

 

 

 

Penser est autopsier sa naissance.

 

 

 

La pensée est le désir d’être le meurtrier posthume de sa naissance.

 

 

 

La pensée est l’hymen parasite de l’espèce de l’être.

 

 

 

La pensée est l’inceste tautologique de l’espèce de l’être.

 

 

 

La vérité de la pensée contamine la certitude de la chair à travers la perfection éphémère de l'espèce de l’être.

 

 

 

Penser est se pendre au cordon ombilical de son miroir.

 

 

 

La pensée est le désir futile de se pendre à la pureté de son sperme.

 

 

 

 

 

Chaque pensée est l’envers d’une virginité. Chaque pensée est simultanément la vérification et la falsification d’une virginité.

 

 

 

La virginité de la pensée est une gomme de scepticisme qui fait semblant d’écrire.

 

 

 

La virginité de la pensée est le désir de digérer la lumière du diable.

 

 

 

Pour le désir indécidable de la pensée, il y a le jour où je suis né et le jour où je ne suis pas né. Ce jour où je ne suis pas né est un jour pervers, il n’annonce rien, il n’est pas non plus l’indice d’un souvenir, il est le stigmate d’une nostalgie criminelle, le stigmate de nostalgie d’un crime sans mémoire.

 

 

 

 

 

La pensée se reproduit à l’horizon.

 

 

 

La pensée n’est pas à l’intérieur du corps. La pensée n’est pas à l’intérieur du cerveau. La pensée n’est pas non plus entre les corps. La pensée est l’intersection d’horizon qui traverse le corps.

 

 

 

La pensée est le point d’horizon où communiquent sans se rencontrer des épidémies d'univers.

 

 

 

La pensée maitrise la totalité de l’univers sans jamais posséder un simple fragment du monde.

 

 

 

 

 

La pensée est une promiscuité de relations sans objet ni sujet. La pensée est la promiscuité suscitée à travers la vitesse de lumière du possible.

 

 

 

Les objets que nous pensons ne se détachent pas sur un fond diversifié. Les objets que nous pensons ne sont pas divers, ils sont indifférenciés. Ce que nous pensons est indifférencié et qui plus est identifié à travers cette indifférence. Tous les objets que nous pensons sont donc identiques. Ce qui est pensé est un objet-un, est l'objet du un. Ce qui est pensé constitue l’unité de la pensée, l’unité indifférenciée de la pensée. 

 

 

 

La pensée est la faille proliférante du puzzle. La pensée interdit l’unicité de la présence du monde. La pensée redouble et trahit l’unicité du monde à travers la croyance en une unité de l’univers.

 

 

 

La pensée accomplit la puzllisation du ciel. La pensée n’est pas le puzzle du ciel-même. La pensée est la mutation des lignes du puzzle. La pensée est la mutation des lignes invisibles qui délimitent les morceaux du puzzle. Ces lignes se situent nulle part, en effet elles suscitent le déplacement de chaque morceau qu’elles délimitent.

 

 

 

S’il y a un délire de la pensée, ce serait celui d’accomplir une archéologie du ciel, une archéologie de la décomposition superficielle du ciel.

 

 

 

 

 

La pensée est un corps dont la peau est identique à une rétine. La pensée est un corps enveloppé d’une rétine.

 

 

 

La pensée est un infini enveloppé. La pensée est un corps infini enveloppé à travers une rétine. La pensée est un corps infini totalement enveloppé à travers une rétine qui observe sans cesse sa propre limite. La pensée n’est pas un œil en expansion. La pensée est un corps infini enveloppé à travers une rétine en expansion. La pensée n’est pas un œil incrusté à l’intérieur d’un corps aveugle. La pensée est une rétine qui enveloppe un corps qui ignore l’aveuglement.

 

 

 

La pensée est un placenta rétinien en expansion.

 

 

 

 

 

La pensée est fidèle à l’impossible.

 

 

 

La pensée est l’obligation tautologique du pur possible.

 

La pensée est l’incertitude d‘insomnie du possible.

 

La pensée est une puissance virale. La pensée est l’épidémie de l’impossible. La pensée est l’épidémie de transparence de l’impossible. La pensée est une épidémie de mots d’ordre transparents de l’impossible.

 

 

 

 

 

La pensée révèle l’incertitude de la vérité.

 

 

 

Le papillon de la pensée collectionne la vérité.

 

 

 

La pensée atteste la naissance posthume du cerveau de la vérité.

 

 

 

 

 

La pensée est la transparence du péché.

 

 

 

La pensée n’est rien d’autre que la tautologie du retard. La pensée n’est rien d’autre que la tautologie de transparence du retard.

 

 

 

Le péché de la pensée est d’attendre le retard de la vitesse de la lumière.

 

 

 

La pensée est le passage à l’acte de la continuité de lumière du néant.

 

 

 

Le ridicule de la pensée est de redoubler l’univers pour distraire le néant.

 

 

 

La pensée n’est rien d’autre que l’après-coup de la catastrophe du monde. La pensée est un coup pour rien sur ce qui apparait déjà détruit. Le coup de la pensée est le signe d’une méchanceté aussi parfaite qu’insignifiante.

 

 

 

Il n’y a pas d’événements à l’intérieur de la pensée. A travers la pensée ne subsistent que des traumatismes qui sont des signes d’éternité, des interdits de gomme qui anéantissent les événements.

 

Ce qui différencie la pensée des hommes est l’ordre selon lequel ils pensent pourtant la même chose. Chaque homme pense la même chose selon un rythme singulier. Chaque homme pense les fragments d’une même chose à des instants différents et face à des événements différents.

 

 

 

Deux visions de la pensée. La pensée éveillée de chaque homme est différente et les hommes ne pensent la même chose qu’à l’intérieur de leur sommeil. Ou à l’inverse les hommes pensent la même chose quand ils sont éveillés et ils ne possèdent une pensée particulière qu’à l’intérieur de leur sommeil. A l’intérieur de leur sommeil le rythme de la pensée de chaque homme devient ainsi unique.

 

 

 

Croire à la transcendance de la pensée est identique à renier la forme de la solitude. Celui qui désire anéantir le monde à travers la transcendance de sa pensée adore la gloire de l’isolement sans aimer la solitude.

 

 

 

La perversion de la pensée n’est rien d’autre que l’impuissance à apparaitre comme une âme obscène. Celui qui désire être spirituellement subversif est celui qui n’a pas l’audace d’apparaitre joyeusement monstrueux.

 

 

 

Lorsque la pensée est exclusivement échangée en tant que signe d’économie des anges, elle n’est rien d’autre que l’incertitude de vengeance de la justice.

 

 

 

 

 

Faire semblant d’avoir une âme travers la puissance de la pensée est plus abject que la stupidité de ne pas avoir d’âme.

 

 

 

Faire semblant d’avoir une âme travers la puissance de la pensée est identique à penser au pur possible de la justice.

 

 

 

Faire semblant d’avoir une âme travers la puissance de la pensée est le divertissement de pardonner sans savoir pourquoi.

 

 

 

Faire semblant d’avoir une âme travers la puissance de la pensée est identique à vivre à travers la virginité du possible de l’adieu.

 

 

 

 

 

L’acte de sacrifier ses sentiments à sa pensée engendre la stupeur de sacraliser son cerveau.

 

 

 

La pensée vertueuse désire découvrir la vérité. La pensée vicieuse désire développer les situations de mensonge de la liberté.

 

 

 

La concupiscence de la pensée maquille les paupières à travers les yeux. La concupiscence de la pensée maquille le vide du crâne à travers le cerveau de la vérité.

 

 

 

Concevoir la pensée en tant que cerveau universel dont l’homme ne serait qu’un élément est croire que trier ses ordures est un acte identique à celui de voter. Concevoir la pensée en tant que cerveau universel est croire en une démocratie idyllique des détritus.

 

 

 

 

 

La pensée digère la transparence sans manger l’espace.

 

 

 

La stupidité de la pensée est de désirer digérer sans avoir mangé.

 

 

 

La pensée est le désir de digérer la faim de l’homme sans manger l’homme.

 

 

 

 

 

La folie de la pensée est de faire semblant de manger la faim. La folie de la pensée interdit la faim à travers l’insomnie de simuler éternellement la réflexivité de la digestion.

 

 

 

L'abjection de la pensée est de faire de la faim un miroir. L'abjection de la pensée oblige le corps à se croire parfaitement pardonné à travers les signes de la digestion.

 

 

 

L'infamie de la pensée est de digérer la lumière du possible sans jamais manger la clarté de la nécessité.

 

 

 

La folie de la pensée est de simuler la faim à la seconde de sa condamnation à mort.

 

 

 

Penser est faire semblant de manger le mutisme de Dieu.

 

 

 

 

 

La pensée est une prothèse de mutilation.

 

La pensée est un chewing-gum chirurgical. La pensée est un scalpel-chewing-gum.

 

 

 

La pensée substitue des scalpels aux ailes. La pensée accomplit des vivisections d’élévation.

 

 

 

La pensée renie la blessure du sang.

 

 

 

La pensée est le vampire de la négation du sang.

 

 

 

 

 

La pensée produit la trahison fidèle du corps.

 

 

 

La pensée flâne de façon sceptique au centre du corps.

 

 

 

La pensée s’exhibe à chaque seconde en tant que masque d’air libre.

 

 

 

La pensée photocopie l’odeur des fleurs sur les murs des prisons.

 

 

 

Lorsque le corps croit en lui-même, il se change en prison de stupeur de la pensée.

 

 

 

La pensée pénètre les seuils sans jamais les franchir et traverse les sexes sans jamais les pénétrer.

 

 

 

La pensée prophétise la vérité sexplétive de l’adieu.

 

 

 

Le labyrinthe de distraction de la pensée produit les déserts de prophéties de l’insomnie.

 

 

 

 

 

La pensée est l’inertie de l’espoir.

 

 

 

La pensée est le suicide manqué de la stupidité.

 

 

 

 

 

La pensée développe des guerres de guérisons.

 

 

 

Lorsqu’il pense, l’homme est le parasite de ses propres microbes.

 

 

 

L‘hygiène de la pensée prostitue l’âme à l’incognito de la gloire.

 

 

 

 

 

Chaque idée doute au centre du fastidieux.

 

 

 

Les idées sont les bactéries bureaucratiques de Dieu.

 

 

 

Développer une idée est aussi stupide que désirer être une lettre qui envelopperait elle-même son envoi.

 

 

 

 

 

Le concept produit les ultimatums de la transparence.

 

 

 

Celui qui est né d’un placenta de concepts est condamné à survivre au centre d’une gloire incognito.