Précision

 

 

 

 

 

 

 

La précision méprise l’ordre. La joie injuste de la précision affirme le geste de ne jamais mettre les choses à une place. La précision affirme la sensation de savoir qu’il n’y a pas de place. La précision affirme la sensation de savoir que seul existe la démesure d’avoir lieu, la démesure de tomber lieu, la démesure de tomber lieu jusqu’à oui. La précision affirme la sensation de savoir que les choses comme le vide apparaissent lieu, apparaissent lieu par        l’inconnu immédiat de la démesure.

 

 

 

La précision n’est pas seulement le geste de projeter la flèche au centre de la cible. La précision affirme le geste de projeter la flèche de telle manière qu’elle touche le centre de la cible sans la traverser. La précision affirme le geste de projeter la flèche de telle manière que la flèche repose paralysée au cœur de la cible. La précision affirme le geste de projeter la flèche de telle manière que la flèche repose avec une certitude impeccable au cœur de la cible.

 

 

 

Pour dire la vérité et convaincre celui à qui cette vérité est adressée, il est souhaitable de peser ses mots. Afin de devenir précis en dehors de la vérité et de séduire celui à qui cette précision apparaît destinée, il est préférable de survenir transposé par les phrases c’est à dire de survenir paré comme dormi par l’errance tacite de leur respiration.

 

 

 

La précision affirme la coïncidence en déséquilibre de chaque parole avec la multitude des autres paroles en dehors du tout.

 

 

 

 

 

L’exactitude affirme la forme artificielle de l’innocence.

 

 

 

L’extase de l’exactitude donne à sentir l’ascèse de l’innocence.

 

 

 

 

 

L’exactitude sauvegarde la sauvagerie du silence.

 

 

 

L’ascèse de l’exactitude sauvegarde l’habitude de l’oubli. L’ascèse de désinvolture de l’exactitude sauvegarde l’habitude de hasard de l’oubli.

 

 

 

 

 

La précision révèle les coïncidences paraboliques de l’oubli.

 

 

 

La précision tombe à l’intérieur de l’offrande taboue de l’oubli.

 

 

 

 

 

La précision paralyse l’incendie.

 

 

 

La précision paralyse la transhumance de l’incendie.

 

 

 

La précision provoque le plaisir de l’indécence.

 

 

 

 

 

 

 

L’injustice impeccable de la précision affirme le geste d’apparaitre dévoré par le tourbillon immobile de la translucidité.

 

 

 

L’injustice impeccable de la précision déclare la certitude cosmétique de l’extase.

 

 

 

La précision affirme le geste d’apparaître calme comme le tigre de l’extase.